Retour sur la mythique série Game of Thrones !
Game of Thrones également appelée Le Trône de fer (selon le titre français de l’œuvre romanesque dont elle est adaptée), est une série télé américaine de fantasy créée par David Benioff & D. B. Weiss, diffusée entre le et le sur HBO aux États-Unis et sur OCS en France. Il s’agit de l’adaptation de la série de romans écrits par George R. R. Martin depuis 1996, saga réputée pour son réalisme et par ses nombreuses inspirations tirées d’événements, lieux et personnages historiques réels, tels que la guerre des Deux-Roses, le mur d’Hadrien ou Henri VII Tudor.
Nous sommes en 2011, 10 ans après la découverte du monde entier du Seigneur des Anneaux La Communauté de l’Anneau et de la trilogie de Peter Jackson. Et le monde, en particulier Hollywood, est encore à la recherche d’une œuvre de fantasy majeure capable de marquer les esprits.
Les orphelins de Tolkien connaissent pour certains d’entre eux l’univers de Georges RR Martin, mais finalement assez peu de spectateurs.
David Benioff, romancier qui a écrit la 25e heure et qui en a adapté le scénario mais qui a aussi écrit le scénario de Troie, ainsi que d’un de X-Men Origins Wolverine, s’associe alors avec D.B. Weiss, romancier lui aussi. Ils vont à la rencontre de Martin dans l’espoir qu’il leur cède les droits d’adaptation de ses romans Le Trône de fer. Après une discussion sur l’identité d’un personnage des romans qui permettra à Georges RR Martin de tester leur intérêt pour son univers, il décide finalement de leur céder les droits d’adaptation.
Nous sommes donc en 2011, et après un pilote de la série annulé puis tourné avec un casting remanié, la première saison de Game of Thrones débarque sur la chaîne américaine de télévision la plus prestigieuse en matière de fiction : HBO.
Bien qu’un peu longue à démarrer pour certains, l’engouement va être très rapide et dès la troisième saison, la série va devenir un phénomène de société qui va dépasser les attentes des showrunners et du casting.
Casting composé entre autres de certains visages connus comme Sean Bean, l’inoubliable Boromir de la trilogie de Peter Jackson, ou encore Lena Headey que l’on a vu au côté de Léonidas dans 300 ou en tant que Sarah Connor dans la série du même nom.
Bon nombre de nouveaux acteurs et actrices vont débuter, parmi lesquels la toute jeune Emilia Clarke, 25 ans alors, et qui n’a joué que dans un téléfilm assez douteux en matière de qualité : Triassik Attack, tandis que Kit Harington, lui aussi inconnu, va être choisi pour jouer Jon Snow.
Ces deux personnages vont porter la série scénaristiquement sur leurs épaules du début à la fin, accompagné entre autres de nombreuses révélations comme Sophie Turner, Maisie Williams, ou encore Peter Dinklage (que l’on avait déjà vu en tant que nain dans un des films Narnia).
Durant les quatre premières saisons, la série va être une masterclass qui ne va rien se refuser et va choquer les spectateurs tout en maintenant leur intérêt à travers des scènes d’une incroyable violence, d’une nudité choquante, mais surtout d’un propos politique extrêmement réaliste.
Certaines personnes de la classe politique vont même se revendiquer fans des personnages de la série déclarant vouloir les prendre pour modèle. Des gens iront jusqu’à nommer leurs enfants des surnoms des personnages dans la série.
Mais au-delà du propos politique et de son côté cru et réaliste, c’est une série qui de par sa multitude de décors, printaniers, enneigés, ou désertiques, sera très dépaysante.
En témoigne les nombreux monuments historiques (châteaux et autres) qui ont servi de décors à la série puis ensuite de visites touristiques pour les agences de voyages.
Le gros point fort de la série étant les nombreuses intrigues parallèles, extrêmement bien menées en termes d’écriture, et des dialogues ciselés qui font mouche.
L’aspect surnaturel n’en est pas délaissé pour autant et c’est justement ce qui maintient le fil conducteur de la série. Fil conducteur qui s’ouvre dès les premières minutes de la série avec un plan final lors du tout dernier épisode qui sera en forme de clin d’œil à l’ouverture de celle-ci.
À partir de la cinquième saison les choses se gâtent un peu car Georges RR Martin est très en retard dans l’écriture. En effet il n’a écrit que les cinq premiers tomes et les scénaristes vont devoir à la fois broder des choses inédites, mais aussi s’entretenir avec lui pour avoir des indications pour les saisons suivantes.
Malgré les très nombreuses annonces de parution du tome 6 puis des annonces consécutives de retard de l’auteur, les scénaristes devront malgré tout livrer une saison par an et vont devoir inventer une intrigue inédite. Pour le meilleur ou pour le pire.
Finalement, malgré l’insistance de l’auteur pour faire 12 saisons, les showrunners, épuisés par l’ampleur de la tâche – malgré des réalisateurs extrêmement solides derrière la caméra – finiront par jeter l’éponge et décideront qu’il n’y aura que 8 saisons ! Les deux dernières saisons n’étant en réalité qu’une saison coupée en deux.
L’attente chaque année fut extrêmement élevée, il était évident que la fin laisserait certains fans frustrés, insatisfaits, voir en colère. Certains choix scénaristiques n’ont pas été des plus judicieux, mais lorsqu’on connaît les coulisses de tournage des dernières saisons, l’ampleur et la fatigue que peuvent prendre ces tournages, on comprend que les créateurs de la série aient voulu en finir rapidement pour se reposer et s’atteler à d’autres projets.
Dans le monde des séries, il y a parfois des avants et des après, des séries qui bouleversent le petit écran et qui l’amène à être comparé au grand écran. Game of Thrones en fait clairement partie.
C’est la série qui a alimenté le plus de théories et le plus de débats autour de la machine à café, que ce soit dans les entreprises, ou à table lors d’un repas en famille. C’est également la série qui a permis aux réseaux sociaux et à YouTube de se développer en termes de critiques de séries, de vidéos théories, de lives de passionnés, et qui au final, malgré parfois des choix scénaristiques assez critiquables nous aura fait rêver pendant près de 10 ans, de 2011 à 2019.
Moi-même qui vous écrit ces lignes, je suis un des très nombreux spectateurs à m’être lever aux aurores avant de partir au boulot pour regarder chaque épisode chaque semaine dans l’espoir de ne pas me faire spoiler l’intrigue, et parce que l’attente était insoutenable de semaine en semaine.
Finalement, au-delà de la frustration que la série se soit terminée rapidement, on retiendra surtout les points suivants :
- une interprétation exceptionnelle, qui a révélé de grands comédiennes et comédiens
- des effets spéciaux soignés, qui atteignaient souvent la qualité des plus grands blockbusters cinéma
- des intrigues palpitantes
- des dialogues savoureux
- un propos politique extrêmement réaliste
- de la violence et du sexe assez cru mais rarement gratuit
- une bande originale de Ramin Djawadi qui s’est révélé comme un des plus grands compositeurs de la décennie, avec un talent hors norme et des thèmes inoubliables.
À l’heure où va paraître cette chronique, nous sommes en pleine diffusion de la première saison du premier spin-off : House of the Dragon, qui remporte un succès monumental. Et d’autres spin-off sont d’ores et déjà prévus, certains se déroulant après la fin de Game of Thrones.
EN CONCLUSION ?
Le souhait de Georges RR Martin de créer un Game of Thrones Universe est en train de se réaliser, et nous avons encore de belles années devant nous en termes de médiéval fantastique de qualité !
Je vous retrouve très vite dans La Caverne du Ciné !
© Julien Sanch