[CRITIQUE] : SOS Fantômes : L’Héritage (2021)

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Sortie : 19 novembre 2021 aux Etats-Unis,
01 décembre 2021 en France

Titre original : Ghostbusters: Afterlife

Réalisation : Jason Reitman

Scénario : Gil Kenan & Jason Reitman

Musique : Rob Simonsen

Distribution : Mckenna Grace, Finn Wolfhard, Carrie Coon, Paul Rudd, Bill Murray, Dan Aykroyd, Ernie Hudson & Sigourney Weaver. 

Synopsis :

Une mère célibataire et ses deux enfants s’installent dans une petite ville et découvrent peu à peu leur relation avec les chasseurs de fantômes et l’héritage légué par leur grand-père. 

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UN BLOCKBUSTER PLUS HUMAIN

Fils d’Ivan Reitman, Jason Reitman reprend en 2021 la saga de son illustre père. Une saga au plus bas en 2016, la faute au nanardesque « Ghostbusters » de Paul Feig. Le retour aux sources est attendu par les fans du monde entier.

Avec au compteur des films indépendants ayant rencontré un certain succés au box office, Jason Reitman place ce nouvel opus sous le signe de l’héritage, et entend livrer la vraie suite du premier volet. Début 2019, le premier teaser est en ligne… La musique d’Elmer Bernstein retentit dans une ambiance vintage. Mais le tout est récorchestré par Rob Simonsen, jeune compositeur prometteur, qui n’hésite pas à reprendre le score original tout en le réinventant dans une texture sonore qui sent bon le John Williams des années 80. Pourquoi commencer cette chronique par la musique? Tout simplement parce qu’elle est l’élément fondamental de la saga, une des madeleines de Proust qui entretient le mythe « Ghostbusters » dans la pop culture.

Allez continuons à parler de ce fameux teaser énigmatique!

L‘ECTO-1, bolide aussi mythique que la DeLorean du même âge d’or cinématographique, se dévoile par un mouvement de bâche, soulevé par un courant d’air surnaturel. Le tout dans une ambiance nocturne, bleutée-verdâtre qui sent bon les meilleurs bobines des années 80… Tout y est Bernstein, la photographie… Mais un détail inquiète. Où est New-York? Pourquoi sommes-nous cette fois en plein milieu de la campagne.

La première bande-annonce, apparue fin 2019 (pour un film sorti fin 2021… merci le Covid), nous en dévoile davantage, et nous présente une bande de gosses espiègles sur les traces des légendaires chasseurs d’ectoplasmes en tout genre. Le tout est emballé avec soin et goût de l’ancien, et semble comporter des scènes déjà mythiques, dont une fantasque course-poursuite à bord de l‘ECTO dans la petite bourgade de Summerville.

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Dans la famille Marvel Avengers, Chris Hemsworth, triste sire du dérapage de 2016, cède sa  place à Paul Rudd, dans un rôle qui s’annonce important. Les clins d’oeil pullulent, et le packaging fait plaisir aux puristes sans les rassurer à 100%. Ils redoutent une énième évocation poussive à la belle période des années 80, et une pâle copie de Stranger Things (coucou Finn Wolfhard, spécialiste des films et séries avec des bandes de gamins…).

Mais il n’en est rien…

De mon expérience personnelle, SOS Fantômes : L »héritage m’a décroché plus d’une larme. Plus qu’un hommage à une époque désormais lointaine, ce nouvel opus est une extraordinaire déclaration d’amour à un père, l’histoire d’un héritage familiale, ou encore une fable sur le travail de deuil. Le Blockbuster dépasse sa simple fonction de film pop-corn et nous embarque dans un palpitant train fantôme. Durant plus de 2 heures, le fantastique et l’émotion s’y côtoient au firmament. Le film brille par sa sincérité et sa sensibilité très juste. Pas de mièvrerie à prévoir à l’horizon. Seul domine le travail méticuleux de Jason Reitman, enfant du cinéma biberonné avec le cinéma de son paternel.

Le casting, composé en grandes parties de jeunes acteurs, est assez exceptionnel. Mention spéciale à McKenna Grace alias la téméraire Phoebe, et Logan Kim alias l’irrésistible Podcast. Paul Rudd, quant à lui, nous propose un personnage à l’humour corrosif et subversif, à la hauteur de l’équipe d’origine. Quant aux légendaires acteurs des deux premiers volets, difficile de vous parler d’eux sans en dévoiler davantage mais attendez-vous à de grandes surprises. Les effets spéciaux font le job. Mais les CGI, contrairement à d’autres grosses machines hollywoodiennes, ne gâchent pas le film. Ils sont bien fichus et servent l’histoire avec finesse et malice. Les drôlissimes mini-pufts en sont la preuve, tout comme le dégoûtant Muncher.

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Conclusion :

SOS Fantômes : L’héritage est un blockbuster intelligent, profondément humain, soignée. Le spectateur est respecté en tant que fan de la saga ou novice. Plus encore, il va vivre une expérience que peu de films hollywoodiens proposent: l’expérience de l’émotion absolue. Un vrai lâcher-prise à voir de préférence dans des conditions optimales (à défaut du grand écran).

Ray Parker, Jr. peut revenir… L’honneur est sauf.

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© Victor Leblanc