[CRITIQUE] Joker (2019)

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Réplique culte :

Est-ce juste moi, ou est-ce que ça devient plus fou là-bas ?

Sortie : 04 octobre 2019 aux Etats-Unis,
09 octobre 2019 en France

Réalisation : Todd Phillips

Scénario : Todd Phillips & Scott Silver

Musique : Hildur Guðnadóttir 

Distribution : Joaquin Phoenix, Robert De Niro, Zazie Beetz & Frances Conroy.

Synopsis :

Le film, qui relate une histoire originale inédite sur grand écran, se focalise sur la figure emblématique de l’ennemi juré de Batman. Il brosse le portrait d’Arthur Fleck, un homme sans concession méprisé par la société.

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Very bad bad trip !

Quelle ne fût pas ma joie quand j’appris à l’époque la mise en chantier d’un film consacré à mon méchant préféré … je nomme le Joker !

Après un « Suicide Squad » en 2015 complétement raté avec un Jared Leto sous exploité et cabotin, on était en droit d’attendre un retour en grâce du clown prince du crime de Gotham.

Mais avec le réalisateur de la très dispensable trilogie comique « Very Bad Trip » aux commandes, le doute commença à s installer en moi. Serait-il capable de réparer le faux pas de David Ayer, de faire mieux que Nolan et de redonner à DC COMICS ses lettres de noblesse ? Hum à voir…

Quand je pense à un film ayant pour titre « Joker », je pense à la magnifique BD de Lee Bermejo et Brian Azzarello. Mais je ne pense sûrement pas à ce qui va suivre.

Allez crevons l’abcès direct : j’ai détesté Joker.

Joaquin Phoenix, au demeurant très bon acteur, n’incarne absolument pas à mon sens la Némésis de Batman. Le film nous sert plutôt le portrait très arty d’un homme basculant dans la folie.

Atteint de la maladie du rire compulsif, ce Joker nous montre sans aucun éclat romanesque un quotidien morose entre surconsommation de clopes, cheveux gras, boulot à la dérive et entourage familial ni fait ni à faire. Pour moi, il s agit tout simplement d’une œuvre prétentieuse et creuse, voulant exister sans l’univers de Batman. Paradoxalement, le film n’hésite pas à grapiller quelques éléments de l’univers du chevalier noir, tel l’asile d’Arkham ou la présence des Wayne.

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Pris dans un tourment cosmique de plus de 2h,  accompagné en musique par les très énervants violons de Hildur Ingveldardóttir Guðnadóttir, j’ai courageusement affronté une épreuve sans fin entre guerre des nerfs et phases d’endormissement multiples. Véritable Koh-Lanta cinématographique, Joker a été une vraie purge à vivre, pire que le liquide à boire avant une coloscopie.

Je ne sais pas quoi vous dire… Je suis encore sous le choc à ce jour d’avoir vu mon méchant à moi, Ze Best of the world, atterrir dans ce film qui ne raconte rien. Je pense que je vais devoir suivre une psychothérapie pour surmonter ce chagrin. Peut être que le docteur Harleen Quinzel a des disponibilités dans son agenda !

Rien ne va… de la photographie faussement inspirée aux mimiques insupportables d’un Phoenix qui peine à revêtir le costume d’une icône qui ne lui ressemble pas. La présence de Robert De Niro apporte la « Martin Scorsese Touch », modèle pour Todd Phillips. Il s’agit clairement là de la caution cool d’un film qui ne l’est pas.

Pourquoi ce film ? Tout ça parce que le DCEU ne fonctionne pas hein ? Et du coup par colère, les producteurs, vous nous sortez ça ? 

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Quand j’ai appris que le film était un carton en salle et que Joaquin Phoenix allait remporter un Oscar pour son numéro de nez rouge, j’ai compris que ma vision du personnage était sans aucun doute très et trop personnelle. Autant Ledger méritait largement un oscar pour « The Dark Knight », autant Phoenix je ne suis pas d’accord. J’ai bataillé durant des mois avec le reste du monde pour clamer ma révolte intérieure : « TRAHISON ! J’ai mal à mon joker ! »

Puis après je me suis simplement dit : le joker est un personnage difficile à reprendre. Heath Ledger avait peut-être mis la barre trop haute.

Faire du Joker sans Batman, c’est comme Venise sans les gondoles… ce n’est pas possible. Sinon n’appelez pas le film « Joker » mais plutôt  « le portrait soporifique d’Arthur Fleck ».

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Voilà qui est dit… « Joker » fait partie de ces films que je déteste au plus haut point. Je ne souhaitais même pas au début en faire une critique. Face à l’engouement général provoqué par cette ubuesque fable, la simple idée de donner mon avis me semblait un acte de rébellion impardonnable. Mais dans La Caverne du Ciné, la liberté d’expression est à l’abri et Steve m’a convaincu de m’attaquer à ce « Joker ».

J’ai eu le malheur d apprendre ces dernières semaines que « Joker 2 » était en production. Lady Gaga incarnerait Harley Quinn… Je propose au passage d’embaucher Céline Dion pour le rôle de Batgirl. Au moins comme ça, il y aura un peu de Batman dans cette mauvaise farce…

 

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© Victor Leblanc

[CRITIQUE] : Walk the Line (2005)

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Réplique culte :

– Nous allons tous en enfer pour les chansons que nous chantons !

Sortie : 18 novembre 2005 aux Etats-Unis
15 février 2006 en France

Réalisation : James Mangold

Scénario : Gill Dennis & James Mangold

Musique : T-Bone Burnett

Distribution : Joaquin Phoenix, Reese Witherspoon, Ginnifer Goodwin, Robert Patrick & Dallas Roberts.

Synopsis : 

Johnny Cash est originaire d’une ferme de l’Arkansas. Pendant son enfance son frère meurt dans un accident et leur père lui en fait endosser la responsabilité. Ce père est dur, sans affection et dépendant à l’alcool. Des années plus tard, ce chanteur de country connaît d’importants succès musicaux, comme l’album At Folsom Prison, et se hisse parmi les plus grands comme Elvis Presley ou Carl Perkins. Il fait par ailleurs la rencontre de June Carter et doit faire face à ses nombreux déboires avec la drogue.

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Le biopic sur la vie de Johnny Cash.

Le film est propre. La réalisation est d’une grande sobriété. Tout ça sert à merveille ce genre de cinéma. Le problème, c’est que tous les biopics finissent par se ressembler (sauf cas rares).
Et WALK THE LINE ne déroge pas à ce problème.

Alors la propreté et la sobriété permettent de dire qu’on a vu un film de qualité. Mais personnellement, quand je vois un biopic, j’aimerai percevoir l’œil de l’artiste qui le réalise. Un peu de fantaisie ne fait pas de mal, au contraire, il peut sublimer la légende autour de la personne que l’on célèbre. J’aurai aimé voir un Johnny Cash différent.
Les acteurs sont malgré tout parfaits dans leurs rôles et c’est vraiment cool de plonger dans ces années « magiques » de la musique américaine.

Maintenant, selon moi, le film souffre d’un mal assez profond. On s’attarde trop sur le mélo, sur les relations compliquées entre les personnages et sur les problèmes de drogue du chanteur. Finalement, on n’a pas l’impression de voir un biopic sur la vie de Cash, mais plutôt un film sur un mec paumé, mal entouré, drogué et qui va tenter d’être sauvé par son amour.

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Mais c’est comme si le scénariste avait oublié que Johnny Cash, c’est aussi un mec qui fait de la musique. Où sont les scènes où on le voit créer et composer des morceaux ? A part des bribes, on n’a rien. Pourtant, c’est précisément ces scènes qui peuvent aboutir à des moments de grâce du cinéma. Où sont les concerts ? Alors oui, il y a plein de scènes de concerts mais… ce sont toujours les mêmes…. quelle frustration. Où sont les moments où Johnny Cash est une légende et qu’on a envie de s’identifier à lui ?

Finalement, oui, on en apprend sur la vie de Johnny Cash, c’est bien fait et bien joué. Mais non, aucun moment de grâce n’est venu pointer le bout de son nez. C’est dans ce sens et cette frustration que je suis sorti de ce film.

Malgré tout, il mérite d’être vu.

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© Jed Seth

[BANDE-ANNONCE] VOST Nos âmes d’enfants (2022)

Nos âmes d’enfants (C’Mon C’Mon) est un drame américain réalisé par Mike Mills. Le film va sortir en salle le 26 janvier 2022. C’est le quatrième long-métrage de Mike Hills après 20th Century Women en 2017 qui avait été nommé pour l’Oscar du meilleur scénario original. Après le triomphe de sa performance dans Joker en 2019, qui lui a valu un Oscar, Joaquin Phoenix revient avec un film tendre sur les liens familiaux.

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[CRITIQUE] : Gladiator (2000)

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Réplique culte :

Mon nom est Maximus Decimus Meridius. Père d’un fils assassiné, époux d’une femme assassiné, et j’aurais ma vengeance dans cette vie ou dans l’autre… 

Sortie : Première mondial 1er mai 2000 à Los Angeles,
20 juin 2000 en France

Réalisation : Ridley Scott

Scénario : John Logan, David Franzoni & William Nicholson

Musique : Hans Zimmer

Distribution : Russell Crowe, Joaquin Phoenix, Connie Nielsen, Oliver Reed, Richard Harris. 

Synopsis :

Le général romain Maximus est le plus fidèle soutien de l’empereur Marc Aurèle, qu’il a conduit de victoire en victoire avec une bravoure et un dévouement exemplaire. Jaloux du prestige de Maximus, et plus encore de l’amour que lui voue l’empereur, le fils de Marc Aurèle, Commode, s’arroge brutalement le pouvoir, puis ordonne l’arrestation du général et son exécution. Maximus échappe à ses assassins mais ne peut empêcher le massacre de sa famille. Capturé par un marchand d’esclaves, il devient gladiateur et prépare sa vengeance.

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Gladiator est un film américano-britannique réalisé par Ridley Scott, qui est sorti en l’an 2000. C’est un film qui a entièrement revisité et relancé le genre du péplum à cette époque. Le film n’est tiré d’aucun faits réels, mais reprend les noms et certains traits de personnalité de l’empereur Marc Aurèle et de ses enfants Commode et Lucilla. Gladiator fut un succès commercial, avec des recettes dépassant les 450 millions de dollars américains pour un budget de 103 millions de dollars. Le film a également remporté de nombreux prix et en particulier cinq Oscars récoltés lors de la 73ème cérémonie des Oscars (dont celui du meilleur film et celui du meilleur acteur pour Russell Crowe). Je l’avais vu à sa sortie, mais que vaut ce film vingt-deux ans après ? Je vous fais part de mon avis :

Ce que j’ai aimé :

  • L’excellente mise en scène de Ridley Scott qui a su apporter une touche de modernité à ce genre.  
  • Les scènes de combat entre gladiateurs dans l’arène qui sont vraiment saisissantes. 
  • Les décors, les costumes, et l’ambiance de l’époque. 
  • Le réalisme époustouflant du combat d’ouverture mettant en scène les troupes de Maximus face à une horde de Germains.
  • La très belle performance de Russell Crowe, qui a lui a d’ailleurs valu un Oscar largement mérité. 
  • Le fameux plan d’intro où l’on voit Maximus poser sa main dans le champ de blé. Même plan que l’on revoit à la fin avec une colorimétrie beaucoup plus sombre. 
  • La très belle reconstitution de Rome avec un mélange de décors réels et effets numériques. 
  • Le scénario qui est vraiment d’une grande qualité et qui aborde vraiment énormément de thématiques. 
  • La superbe prestation de Joaquin Phoenix dans le rôle de Commode, un personnage détestable.  
  • L’empathie et l’attachement que l’on ressent pour le personnage de Maximus.
  • Un final absolument sublime. 
  • La magnifique BO de Hans Zimmer et Lisa Gerrard qui a d’ailleurs grandement inspiré celle du Pirates des Caraïbes quelques années plus tard. 

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Ce que j’ai moins aimé :

  • Les combats dans l’arène sont très crus et le film est quand même assez brutal. 

 

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Conclusion :

Gladiator a marqué le retour du péplum au cinéma alors qu’il avait disparu depuis de nombreuses années. Ce genre de film était très en vogue dans les années 50/60 avec des films comme Ben-Hur, Cléopâtre, Spartacus, Barabbas ou encore les Dix commandements. Comme quoi Ridley Scott était vraiment capable du pire comme du meilleur, lui qui a connu une carrière en dents de scie. En tout cas Gladiator reste son plus gros succès et ce film s’est vraiment imposé comme une oeuvre incontournable du cinéma. 

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© Steve Ketterlin